Ici s'ouvre le premier chapitre d'un roman que je pressens "fleuve" et que j'ai intitulé "l'art de ranger les cailloux".
Comme je l'ai dit au début de ce blog (là), en mai 2018 le jardin était une mer de cailloux. Avec de la terre entre, heureusement. Or, pas facile de semer dans la terre quand une myriade de pierres s'interposent entre le sol fertile et la graine. Par exemple.
Il faut donc écarter les cailloux. Mais pour les mettre où ? Doit-on les considérer comme un déchet du jardin ? Absolument pas ! Tous les cailloux servent, quelque soit leur taille, leur forme, et même leur consistance (certains se délitent avec le temps).
Déjà en 2018 j'en ai eu plusieurs usages : des marches pour grimper le talus d'une terrasse à l'autre, et des bordures, sujet de ce premier chapitre et illustré par les deux photos ci-dessous. Trois jeunes agrumes ont été plantés au pied du talus principal, en mai dernier, et j'ai formé une plate-bande un peu surélevée pour les réunir. Côté talus, c'est la rigole d'arrosage : tous les dix jours environ, on met le tuyau à un bout, et on revient une heure après pour éteindre. Entre temps, l'eau a ruisselé doucement d'un arbre à l'autre, en suivant la faible pente. Entre les arbres, j'avais mis des haricots verts, des concombres, des fraisiers (un peu ce que j'avais sous la main, en fait). Le tout était arrosé du même coup. Il y avait aussi les tournesols, déjà rencontrés (ici). Eux aussi buvaient par la même occasion. Quant à la jardinière, au lieu de profiter de cette heure pour s'occuper utilement, elle regardait tout ce petit monde s'abreuver, et passait ainsi du bon temps. La première photo montre cet état de 2018.
En janvier 2019, j'ai rajouté les cailloux.
Les pierres viennent de l'allée qui borde la plate-bande, et que j'avais nettoyée de ses plus grosses pierres pour pouvoir y marcher confortablement. Ces grosses pierres avaient été mises de côté, le temps que je leur trouve un usage. Ce qui fut fait au nouvel an.
Désormais, la plate-bande est bordée côté allée et aussi côté rigole d'arrosage, où les pierres empêchent la terre de tomber dans l'eau et de boucher la rigole. L'eau, en revanche, peut toujours s'infiltrer entre les pierres dans la terre, où elle sera aspirée par les radicelles assoiffées des plantes et des jeunes arbres... dès que la saison d'arroser sera revenue. Pour l'instant, les fèves et les petits pois germent tout juste... La deuxième photo montre l'état début 2019.
Ce thème des cailloux est nouveau pour moi. Là-bas dans la Beauce, on n'en avait pas autant, et pas aussi gros. Quand on trouvait une pierre, c'était la fête et on essayait de la mettre en valeur pour pouvoir la contempler à loisir. Les bordures de pierres étaient rares et choyées.
Ici je découvre, et même si c'est encore un peu la fête, c'est aussi une source d'occupation (sinon de préoccupation) : ça prend beaucoup de temps de ranger ces cailloux. Le jeu est bien sûr de faire le moins de transport possible, et donc de trouver des usages aux pierres avant même de les retirer du sol.
On verra ce que l'avenir nous réserve !
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